mardi 2 juillet 2013

La pointe.

Assis à la pointe du cortège, le vacarme de trois millions d'âmes vives et des tonneaux de chaux derrière lui, le héros se dresse, lève son corps, son doigt, son oeil et harangue devant l'ennemi "Voyez ! Pauvre diable ! JE NE MOURRIRAIS PAS SEUL !!!!" ...


Ennemi stupéfait, foule silencieuse, tout le monde se retire.


Il est des moments où il n'est pas bon de n'avoir pas parlé français bien.

***

De qui se moque-t-on ? Du pauvre héros qui croyait pouvoir conduire un peuple au salut. Mais cette faute de conjugaison, ce défaut de culture, réunit et le peuple, et l'ennemi en un bloc commun: ``Monsieur le Héros, nous vous condamnons car vous n'êtes ni des nôtres, ni des leurs, vous n'êtes rien. Que venez-vous faire au théâtre de l'Histoire ? Descendez de la scène, spectateur, et contentez-vous de regarder. Nous, nous faisons des choses sérieuses !''

C'est triste, n'est-ce pas ?
S. D.

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