dimanche 25 mai 2014

La Mer

Beaucoup a été dit, déjà, sur la Mer. C'est mon tour aujourd'hui.


J'ai une explication à la Mer.


La Mer est le premier infini que j'ai rencontré. Certains viennent au monde les yeux vers le ciel. Ils ont l'âme légère. Mes yeux, trop faibles, se sont rattrapés à la première ligne venue. L'horizon. L'horizon de la Mer.


On n'appelle pas un être pareil. On écoute la Mer.


Les nappes de la Mer sont vastes, car les visages de la Mer sont vastes.


Ici, la Mer, plaque immobile, à l'abri du soleil couchant, dévoile dedans ses volumes, des évanescences sous-marines. Esprits nocturnes au pas des siècles de ce monde.


Là,  contre les souffles noirs d'un vent de tempête, sous la pluie fine et rapide, la Mer couve d'innombrables écailles. Ses ventres affamées, la Mer se révèle. Hydre parmi les Hydres.


La Mer, à fleur de l'eau, est grise. Le ciel, au lever du jour, développe son bas manteau de laine blanche. Et j'ai posé ma joue gauche contre la Mer. Et j'ai vu la Mer droite contre moi. C'est ainsi qu'il faut voir la Mer.


La Mer pointe un azur qui n'est pas le ciel. Qui n'est pas la terre. La Mer est ma seule île.

S. D.

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