lundi 28 novembre 2016

Mélancolie de merde

Vous me fatiguez. Foule de mes cheveux à mes tempes, qui frappez comme le fuyard aux portes du temple, qui espère l'autel, qui rend déjà le culte aux dieux alors que la balle noire n'a pas fini de le traverser.

Ma bouche est viciée. C'est un puit de pétrole, cadavre et fantôme d'une forêt, autrefois efflorescente, aujourd'hui déliquescente. Toutes les pourritures de langue font séminaire. Elles exposent leurs théories. Et la pauvreté, et la honte des calembours, et le geste paresseux de l'anus, se défaisant, qui vomit et libère le liquide noire : une mélancolique merde mêlant colique.

Voyez plutôt.

*

C'est une nuit de pleine Lune
Tâchée de nuages bleus
             déchirés.
La silencieuse comète
Tantôt se cache
Tantôt se révèle.

Et la forêt de pins noirs
Autour du lac et
De la pierre de l'autel
Tantôt s'évanouit
Tantôt,
             de cette lumière douceâtre
             de ces millepertuis
             comme autant de dents blanches,
Sourit.

**

Il a fait froid.
C'était un vent de pierre dans l'encolure.
Et, affaiblie, je cherche le sommeil.

Est-il si déraisonnable
D'espérer un lit,
Et non le pas d'un glacier,
De se promettre des paumes ?...

Tes paumes ...
Tournées vers une autre nuit
Vers d'autres étoiles – encore vivantes.
Plutôt qu'un astre
                              presque froid.

Un dernier battement a frappé l'espace
Et la cloche de l'air
Presqu'étouffée
Répète et rayonne
                               le dernier écho.

***

Vieil homme à la mer
Battu par les flots
Porteur du sanglot
d'un message amer,
Tu gis esseulé
Creusé comme un roc
Bouteille brisée
D'un lourd coup de soc.

Tes lettres amènes
Nouvellement nues
Ont manqué l'aubaine
Ont perdu la vue.

Elles flottent
Blanches ailes
Et demeurent
Éternelles
Sans retour
Ni d'espoir
Ni de leur
Tombeau noir.

****

Quand les larmes percent
Comme l'herbe hirsute le goudron
La lourde dalle de paupière,
Aveuglée de cette eau froide
Voilée de solitude
Prête l'oreille.

Accueille le murmure symphonique
Sous la dalle océane
De la foule des noyés, tes frères.

Ainsi tes larmes goûteront d'autres larmes
Ton sel d'autres sels
Et mêlant ta faiblesse aux leurs
Vibreront les lèvres de ta bouche éteinte.

Et cela suffira.
En ces profondes altitudes
C'est déjà de la chaleur.

*****

Tout ce qui précède est mauvais. Béance baveuse du moi, comme disait je sais plus qui. C'est mauvais mauvais mauvais. Et je voudrais être poétesse ? Pfff ... aveugle, et sourde; qui ne fait que répéter et chercher l'aval. Incapable d'autarcie. Le viol n'est pas une sainte onction. Ce n'est pas un contrat engageant le diable, garantissant la jouissance d'un fruit temporaire. Alors que je cesse de rêver. Et que je plante à ma langue, un clou de girofle. Que je continue bouche béante mon travail de clown triste fonctionnaire.

sd fatigante

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire