jeudi 24 novembre 2016

Sceller

En ce moment, entre autres, j'ai une légère inclination pour le verbe «sceller». Peut-être parce qu'il évoque une sorte d'opération magique. Opération par laquelle des choses sont contenues, et d'autres, protégées. Alors oui, les plus illustres magiciens ont scellé des cavernes, des trésors, des urnes, des amphores, etc. ça n'a pas toujours marché : la boîte de Pandore. Mais on peut bien supposer que de ces lieux si bien scellés, on n'en entendra pas parler. Ainsi sommes nous, à notre insu, sauvés.

Alors, moi, qui suis moins illustre, je n'ai dans ma besace que de simples charmes, ceux qui règnent sur le vaste quotidien. Et, en guise d'hommage, je répète ces gestes. Je scelle la porte de mon réfrigérateur. Je scelle mon tube de dentifrice. Quand l'ennui tente de s'échapper par ma bouche entrebaillée, ma main scelle. Qu'une beauté singulière traverse le passage piéton, je détourne, rougissant, mon regard. C'est encore sceller. Je multiplie ainsi à foison les bandelettes imprégnées d'encens, et les dépose patiemment sur tous ces angles silencieux, toutes ces aspérités de l'ombre. Invisibles, ne témoignant de rien, sauf d'un aimant voile de fumée, elles sont là pourtant.

(et je les poserai encore sur tes yeux, ou ... enfin c'est peut-être trop ... sur une de tes côtes)

sd voodooïde

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