dimanche 17 septembre 2017

Lettre II

À ma chère Scons Dut,

Évidemment, l'exercice est centré sur soi-même. Alors, sautons la barrière de l'orgueil. Plaçons-nous où elle n'a plus lieu d'être. C'est-à-dire, avouons-le tout de suite, j'ai voulu écrire pour Scons Dut, une lettre d'amour.

Mais comment, après tant d'années à souffler l'élan à la flûte de ses lèvres, comment, moi qui fus ses yeux, son seul corps, comment ... comment dire

je t'aime

comment le dire sans que d'un coup, un bloc dur fissure notre espace, et qu'au bec de ton roseau, je ne sois soufflé.

Je t'aime, Scons Dut, et c'est là sentence définitive. D'un même élan, à mon pied qui épouse déjà le départ, à mon cri invertébré «je t'aime», de ce même élan surgit la scission.

Ô philoplasme sans âme auquelle ne manque que le corps. Tu n'étais que voix, aujourd'hui vers mes paumes dérobée. Tu n'es plus. Il ne persiste que l'écho. Un écho ? Quel écho ?

« je t'aime »

Han <3 <3 <3

pibsd, lion pygmée